Utiliser la radio pour mieux intégrer les migrants

orté par Errobi Promotions Association, ce projet de partenariat de l’éducation des adultes utilise la radio pour mieux intégrer les migrants. EPALE France a rencontré Mikel Exteberria, coordinateur de Radio Kultura, une des radios partenaires du projet. Il livrera également son témoignage lundi 9 janvier, lors de la conférence des 30 ans d’Erasmus +.

 

Les langues, facteur d’intégration

Les communautés immigrées se heurtent à deux problèmes linguistiques :

  •  l’usage de la langue d’accueil n’étant pas aisé, elles tendent à se regrouper en communautés dans des villes ou des quartiers pour continuer d’utiliser leur langue d’origine ;

 

  •  l’utilisation de leur langue maternelle permet de garder le lien avec leurs racines et avec leurs familles restées dans leur pays d’origine. Indispensable, y compris pour les jeunes générations, elle est également un facteur de richesse culturelle pour l’Europe.

Cette dualité linguistique pose des problèmes en termes d’inclusion sociale et d’insertion professionnelle, même si le système éducatif et les structures socioculturelles œuvrent pour faciliter leur intégration.

 

Radios associatives et inclusion sociale des migrants

En France, il existe environ 600 radios associatives locales qui accomplissent une mission de communication sociale de proximité et favorisent les échanges entre les groupes sociaux et culturels. Elles jouent un rôle important dans la valorisation des langues des populations immigrées et dans la compréhension et l’intégration de ces communautés.

 

Former les radios associatives à l’inclusion sociale des migrants

Radio associative, Radio Kultura souhaite avec le projet InclusiONDES maintenir du lien social entre les différentes communautés en valorisant les langues d’origine des migrants et en sensibilisant la population d’accueil au respect des langues minoritaires et à l’inclusion des populations émigrées.

InclusiONDES associe cinq organisations européennes expérimentées, qui mèneront un travail d’observation et d’analyse sur une vingtaine de sites en Europe. Il vise à produire :

  •  onze programmes de radio (dix émissions locales associant des communautés de migrants et une émission multilingue commune aux cinq partenaires) ;

 

  •  un guide de bonnes pratiques intitulé « Savoir utiliser la radio pour favoriser l’inclusion sociale par la prise en compte des langues minoritaires des communautés immigrées ».

 

Antoine Alchoufi, originaire du liban est bénévole de la radio Wuste Welle en Allemagne, il raconte : ” La radio m’a donné une dimension internationale intéressante grâce à la musique orientale, arabe ou allemande. Passer ce genre de musique à l’antenne ouvre l’esprit à la diversité culturelle. Ce fut comme une formation pour moi : être initié à de nouvelles techniques, apprendre à réaliser une interview, découvrir de nouveaux groupes musicaux. J’ai pu progresser et acquérir des compétences.”

 

Kelly est quant à elle originaire du brésil et est bénévole de la radio Near FM en Irlande. “La radio m’a permis de mieux communiquer” raconte t-elle. ” Mon programme brésilien m’a donné les clés pour comprendre des situations de ma privée et professionnelle. De retour dans mon pays, je vais utiliser cette nouvelle richesse pour apporter une dimension plus culturelle à mes activités. La radio associative est pour moi un exemple d’ouverture aux migrants. Toutes les langues et les nationalités peuvent s’y croiser et c’est fascinant.

 

Ce projet est à retrouver dans le recueil de projet “La génération erasmus fête ses 30 ans(link is external)“.